SYLVIANE RUF - COORDINATRICE ESPACES VERTS ET ENVIRONNEMENT

Je suis une fille de la campagne.

Arrivée à la mairie de Colombier Saugnieu en 2001, Sylviane Ruf est titulaire d’un BAC PRO «travaux paysagers ». Elle a rejoint le service espaces verts et a travaillé au départ sur l’aménagement paysager de la commune. Aujourd’hui, elle s’occupe des questions liées à l’environnement et à la sensibilisation du public.

Qu’est-ce que vous faites au quotidien ?

Qu’est-ce que vous faites au quotidien ? Je suis coordinatrice espaces verts et environnement pour la commune. Mon travail consiste à mettre en cohérence nos aménagements paysagers avec les différentes chartes signées par la commune, à faire le suivi auprès des entreprises extérieures et auprès de nos partenaires institutionnels. Je m’occupe aussi des animations environnementales auprès des enfants à l’école, à l’accueil de loisirs ou encore à la média-ludothèque, ainsi que de la sensibilisation environnementale des habitant.e.s et des professionnel.le.s du secteur.

Comment a évolué le travail du service espaces verts par rapport aux questions environnementales ?

Quand je suis arrivée à Colombier Saugnieu nous avons misé avant tout sur le développement des espaces verts et des massifs fleuris. Aujourd’hui, nous sommes rentrés dans une démarche plus globale avec la charte «Zéro phyto» ou encore la réduction de l’arrosage par l’utilisation de l’eau de pluie, des paillis ou des système «goutte-à-goutte». Nous arrivons à mieux faire la part des choses, à mieux jongler entre l’esthétique et le pragmatique. Depuis plusieurs années, nous observons aussi l’arrivée des espèces envahissantes et problématiques pour des raisons sanitaires. Je pense par exemple à l’ambroisie ou à la renouée du Japon, au frelon asiatique, à la chenille processionnaire ou encore au moustique tigre.

Vous êtes également la référente communale pour lutter contre ces espèces nuisibles. Comment décrirez-vous la situation de la commune ?

La lutte contre l’ambroisie et la renouée du Japon me parait la plus difficile. Nous étions en première ligne quand ces plantes sont arrivées sur le sol français, car elles ont été transportées par avion… Au départ, notre attention était moindre par rapport à leur développement, car nous ne nous rendions pas compte de leurs effets nuisibles. Aujourd’hui, c’est un vrai problème pour l’écosystème. Ces plantes se sont bien installées et leur destruction est très difficile.

Et les autres espèces nuisibles ?

Depuis environ 5 ans, nous avons de fortes demandes de l’Agence Régionale de Santé pour lutter contre le frelon asiatque, la chenille processionnaire ou le moustique tigre. Pour les colonies des chenilles processionnaires, nous préconisons les pièges. Les nids des frelons asiatiques sont détruits. Par contre, la lutte contre le moustique tigre passe avant tout par la prévention.

Et c’est là que votre rôle commence ?

Oui, les habitant.e.s signalent via une plateforme la présence des nuisibles. Ensuite, je contacte les propriétaires des terrains et nous prévoyons ensemble la destruction dans le cas d’ambroisie ou des frelons asiatiques, ou la visite de diagnostic et de prévention dans le cas des chenilles processionnaires ou des moustiques tigres. C’est important d’avoir un.e spécialiste à sa portée, un.e interlocuteur.rice direct.e qui peut se déplacer facilement pour juger de la gravité de la situation sur place.

Comment est né votre engagement pour l’environnement ?

Tout d’abord c’est un engagement personnel. Je suis une fille de la campagne. J’aime la nature et j’ai choisi un métier proche de la nature. C’est en apprentissage que j’ai pris conscience que le travail des un.e.s peut détruire les efforts des autres. Je pense notamment à l’utilisation des pesticides… Actuellement, notre intérêt commun devrait prendre en compte la nature dans sa globalité.

Et en privé, quelles sont vos centres d’intérêt ?

Tout d’abord, ma famille… Elle passe avant toute autre chose. Ensuite, l’apiculture, la chasse, la photo, la marche… J’aime la solitude. Je suis un peu sauvage. Les grandes étendues ou l’isolement ne me font pas peur. J’habite à la campagne, je travaille à la campagne et je profite pleinement de ce bonheur.

 

MARIE-FRANÇOISE MINOT - ETAPS

J’enseigne et je cultive…

 

Marie-Françoise MINOT est arrivée à Colombier Saugnieu en 1994. Depuis 28 ans, elle est employée par la mairie comme ETAPS (éducatrice territoriale des activités physiques et sportives). Elle travaille auprès des écoles deux jours par semaine et quelques jours de vacances scolaires à l’accueil de loisirs. Originaire du Beaujolais et passionnée par le secourisme, Marie-Françoise parle de son métier.

À quoi ressemble une journée ordinaire de votre travail ?

J’arrive vers 7h15 à l’école et je commence ma journée par les démarches administratives (mails, courriers, photocopies, …). Ensuite, je prépare mes cours, j’installe le matériel et j’accueille les classes… Tou.te.s les élèves de l’école primaire sont concerné.e.s par mes cours. Ils ont une séance d’1h30 par semaine avec moi et l’enseignant.e. Les cours sont très variés, mais restent inscrits dans le programme de l’éducation nationale. L’organisation et le contenu sont élaborés en étroite collaboration avec les enseignant.e.s.

Est-ce que cela veut dire que les activités physiques et sportives complètent les cours théoriques ?

Oui tout à fait. Les activités sportives sont choisies afin de développer chez les enfants un certain nombre de compétences intégrant différentes notions. Il y en a quatre que l’on retrouve dans le programme des trois cycles d’école primaire. Elles abordent le développement de la performance mesurable (l’athlétisme, la course longue, …), l’adaptation de ses déplacements à des environnements variés (le roller, la course d’orientation, la natation, …), la créativité artistique (la danse, le cirque, la gymnastique, …) la coopération collective (jeux traditionnels, ultimate, badminton, …). Nous proposons en moyenne six activités dans l’année pour chaque classe. Tous les deux ans, avec Mme DARCET qui est ancienne athlète de haut niveau, nous proposons à nos élèves du cycle 3 les Olympiades au stade de Décines. Cette compétition organisée en interne leur permet de découvrir un vrai stade d’athlétisme, les déroulés des épreuves, les règles à respecter, … Pour le cycle 2, nous avons instauré notre cross annuel.

Qu’est-ce que vos cours apprennent aux enfants ?

Apprendre, faire des efforts, et se faire plaisir. Être courageux.euses comme en course longue et être fier.ère de soi. Les élèves apprennent à se respecter mutuellement en sport collectif, à apprécier les créations des autres enfants sur le plan artistique. C’est du concret par rapport à la théorie apprise en classe. Par exemple, il est plus facile de comprendre les notions de poids, de distance et de vitesse lorsque l’on fait du lancer de javelot, du saut en longueur ou de la course de vitesse. Les séances de sport sont aussi un beau terrain d’apprentissage des règles élémentaires en matière de sécurité. Ne pas se mettre en danger est une règle d’or en gymnastiquebou en roller !

Qu’est-ce que vous aimez dans votre travail ?

J’aime enseigner et apprendre… C’est un échange continuel. En observant les réactions et le comportement des élèves durant les cours, j’apprends énormément sur l’intérêt qu’elles.ils portent à une activité, les difficultés qu’elles.ils peuvent rencontrer par rapport à leur âge, la concentration qu’elles.ils peuvent m’accorder… C’est un réel plaisir de les voir progresser à tous niveaux.

Avez-vous des projets professionnels qui vous tiennent à coeur ?

Je souhaite devenir formatrice en secourisme. Ce projet va se concrétiser avant la fin de cette année. J’ai demandé une formation en la matière et mon souhait a été validé par mes supérieur.e.s. Je pourrai ainsi enseigner également les gestes de premier secours à mes collègues et aux enfants. La sécurité est un élément très important dans mon travail au quotidien. Au-delà de ça, je pense qu’il est essentiel que toute personne, quel que soit son âge, puisse être capable de porter secours à quelqu’un.

Quelles sont vos passions en privé ?

J’adore la nature. Je passe beaucoup de temps dehors. Quand je n’enseigne pas, je gratte la terre… Je cultive mon verger, je me suis lancée dans l’apiculture qui était au début un simple passe-temps et qui est devenue au fur-et-à-mesure un réel engagement écologique. J’aime les balades, les animaux … bref, respirer de l’air frais !

 

BRUNO GIRARD - RESPONSABLE DU SERVICE ESPACES VERTS

Planter un arbre, c’est créer un patrimoine commun…

 

Ce paysagiste de métier est arrivé à Colombier Saugnieu en mai 2021. En traversant le village, il s’est dit «il y a du potentiel !». Alors il est resté pour le développer…

Pourquoi la commune a un bon potentiel pour les espaces verts ?

Je trouve que la commune est à la recherche de la végétalisation. Les aménagements de la voirie et de l’habitat permettent d’imaginer de belles créations paysagères. Nous avons déjà 67 120 mde gazon, 540 arbres et 720 m2 de diverses plantes, mais aussi beaucoup de possibilités en devenir.

Le travail de votre service va donc au-delà de l’entretien quotidien…

Oui, il existe aussi un volet créatif dans ce travail. Il consiste à concevoir et réaliser de nouveaux aménagements paysagers en cohérence avec l’urbanisme. Sur le plan communal, il ne suffit pas de créer de beaux projets. Il faut également viser le côté pragmatique. Nous avons des contraintes environnementales qui limitent notre champ d’action. La commune a mis en place la démarche «zéro phyto» et a été labellisée «Terre saine». Nous n’utilisons donc plus de désherbants chimiques. Pour l’entretien des pelouses et du stade de foot nous utilisons des engrais organiques qui ont un champ d’action plus restreint que les engrais chimiques. Cela implique beaucoup plus d’entretien manuel de la part de notre équipe, avec des passages plus répétitifs et le travail du désherbage plus fastidieux. Ces paramètres nous dirigent dans nos choix créatifs. Nous privilégions les plantes résistantes et les massifs qui ne nécessitent pas trop d’entretien. Pour l’arrosage, nous utilisons avant tout les trois cuves de récupération d’eau pluviale qui peuvent contenir jusqu’à 55 000 litres d’eau. Et enfin, nous achetons nos plantes avant tout chez les producteur.rice.s locaux.ales.

Quelle est la plus grande difficulté dans votre travail ?

Planter un arbre, c’est créer un patrimoine commun. À part les plantations éphémères, les autres végétaux ont une durée de vie qui dépasse parfois la durée de vie humaine. Ils accompagnent donc plusieurs générations. Il faut imaginer à l’avance leur évolution et aussi celle de leur environnement direct. Il faut également faire adhérer les habitant.e.s de la commune à nos démarches environnementales. C’est difficile de faire comprendre aux gens que les mauvaises herbes ne sont pas le signe des espaces verts mal entretenus. Elles participent au maintien de la biodiversité, aident les plantations à garder le taux d’humidité et elles peuvent aussi être très jolies…

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre travail ?

J’aime travailler en plein air et en contact avec les gens. Aucun jour n’est pareil, chaque saison a ses surprises. Le sens de mon travail, c’est embellir l’espace public, améliorer le cadre de vie de la population et je trouve cela très valorisant. Je fais partie d’une équipe active et engagée qu’il faut apprécier à sa juste valeur. Nous sommes tou.te.s responsables de la vie en collectivité. Mon souhait le plus cher est que les gens aient un réflexe citoyen de participer à l’entretien et l’embellissement de notre cadre de vie commun : désherber les abords de leurs propriétés ou ramasser une branche d’arbre tombée sur la voie publique…

Qu’est-ce qui se passe au service espaces verts en hiver ?

Je vous rassure, nous ne sommes pas en hibernation. En hiver, nous travaillons déjà sur les plantations annuelles du mois de mai. Nous calculons le nombre et le type de végétaux à commander auprès des producteur.rice.s pour qu’elles.ils puissent prévoir les semis en conséquence. Nous élaborons aussi les plans de mise en oeuvre de nouveaux massifs ou des aménagements paysagers par rapport aux évolutions urbaines de la commune. Par exemple, en ce moment nous travaillons sur le projet de végétalisation de la place Joanny FAVRE. Et évidemment, c’est la période de taille des arbustes et des haies, du ramassage des feuilles…

Au-delà du travail, quelles sont vos passions ?

C’est le sport. Je pratique la course à pied. J’ai fait 23 marathons – celui de New York, de Monaco, de Lyon et de Lausanne… Je pratique aussi des courses en sentiers naturels «ultra-trail» ou des endurances de 24 heures.

Et vos meilleurs résultats ?

En marathon c’est 2h52 en 2000, en endurance c’est 196 km courus en 24h à Saint-Laurent-du-Pont en Isère où j’ai fini 2ème. J’aime me dépasser. Cela me permet de relativiser la vie de tous les jours, se libérer l’esprit, réfléchir et aussi rester en pleine forme !

Quelle est votre plante préférée ?

Je dirai l’edelweiss. C’est une fleur rare, isolée en haute altitude… Elle représente la résistance face aux adversités de climat. Elle est discrète, mais marque son territoire…

Bruno GIRARD, artiste pragmatique qui dessine nos paysages, est comme sa plante préférée, discret mais bien présent sur le terrain…

 

MICHEL CLAREY - POLICIER MUNICIPAL

Je me remets sans cesse en question…

 

Policier municipal à Colombier Saugnieu depuis 1992, Michel CLAREY fait partie du paysage local. Troisième édifice le plus visible sur le territoire de la commune, juste après l’aéroport et le château d’eau, il est de partout avec son sourire et ses petits mots pour rire. Dans le village, tout le monde le connaît. Depuis près de 30 ans, Michel est présent auprès de la population pour apporter des solutions face aux problèmes du quotidien. Et il le fait en douceur, avec diplomatie et sagesse… Ce philosophe de la fonction publique dévoile aujourd’hui ses préoccupations professionnelles et ses passions personnelles.

Vous travaillez à Colombier Saugnieu depuis 30 ans, quels sont les changements qui vous ont le plus marqué au cours de ces années ?

En 30 ans, tout a changé. Le visage de la commune, la manière de vivre des habitant.e.s, leurs problèmes quotidiens… L’arrivée du numérique, la densification de l’habitat, et ensuite la pandémie de la COVID-19 – tous ces éléments influencent le quotidien des gens et aussi mon travail. La police municipale est une vraie école de la vie. Elle demande une adaptation et pousse à la remise en question.

Votre travail de policier a donc également évolué ?

La problématique de mon quotidien a évolué, mais mon rôle de policier municipal reste le même depuis le début de ma prise de fonction. Je rends service à la population et réponds à ses besoins en matière de tranquillité, de sécurité et de salubrité.

Vous êtes très attaché à ce métier…

Oui, effectivement. Grâce au contact permanent avec la population, je suis dans mon élément. J’aime les gens. Même dans les situations conflictuelles ou tristes, j’ai envie de leur apporter des solutions de proximité, des renseignements, de l’aide… Certes, le rôle premier d’un policier municipal consiste à faire respecter les règles de vie en société. Personnellement, je trouve que prévenir et informer, rendre service et solutionner, font également partie de ce travail… J’apprécie le contact avec les habitant.e.s de la commune et j’essaie toujours de faire en sorte que les choses se passent pour le mieux.

Comment se déroule votre journée type ?

Il n’y a pas de journée type ! Chaque jour est différent et apporte son lot de surprises. Nous sommes joignables en continu 24h/24 et 7J/7. Je trouve ça formidable pour la population qui a toujours un interlocuteur de proximité en cas de problème. Evidemment, nous ne sommes pas habilités à agir dans toutes les circonstances. Parfois, nous passons le témoin à celles.ceux qui savent mieux faire : médecins, pompiers, gendarmes… Parmi nos préoccupations majeures, on peut citer la prévention routière, le respect des arrêtés municipaux, la surveillance anti-cambriolages, le maintien de la salubrité et de la tranquillité publique…

À trois ans de la retraite, avez-vous encore des challenges professionnels ?

Faire pleinement profiter la collectivité de mon expérience et de mes acquis ! Je me dis tout simplement : si je suis toujours là depuis 30 ans cela prouve que mon travail est utile.

Et une fois votre uniforme mis de côté, qu’est-ce que vous faites de votre temps libre ?

Je suis instructeur de tir sportif à l’association ASALTIR. Je m’instruis. J’adore apprendre. J’ai étudié le droit administratif, civil et pénal. J’adore aussi la lecture et les langues étrangères. Actuellement, j’étudie la théologie catholique et le grec ancien. J’ai une grande passion pour la philosophie et l’histoire. Toutes ces connaissances permettent de prendre en considération les acquis de notre civilisation et réfléchir sur ses travers. J’aime analyser, remettre en question, sortir des sentiers battus… 

 

Alors si vous prenez une amende pour excès de vitesse ou pour le stationnement abusif, vous pouvez toujours négocier en grec ancien ! Et s’il vous demande votre adresse évoquez par exemple Socrate, le philosophe préféré de Michel, qui disait : «Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien». Cela devrait le faire rire, au moins un court instant, car Michel CLAREY est un policier municipal dévoué, mais aussi un homme très attachant. Un bon vivant au service de votre bien-vivre.